si il y a bien une passion dans ma vie, c'est celle là. j'abandonnerais toutes mes platforms shoes pour m'en parer toute ma vie, et entre deux diabolos à la violette, j'arrêterais les barres de chocolat.
mais pourquoi le corset ? comment ? c'est une question qui doit surement en tarauder plus d'un. je crois que l'on nait pour cet objet. certaines personnes ne pourrons jamais en porter, et pourtant il ne s'agit pas de corpulence ni de silouhette, mais de patience et de passion. car un vrai bon corset, ça fait mal. pas un petit picottement, pas la piqure du docteur, non, ça serre, ça contraint et ça étouffe. au début.
ensuite, c'est comme si le corset vous récompensait de vos efforts et vous adoptait. et là c'est tout un monde de merveilles qui s'ouvre à vous.
le corset c'est un peu un paradoxe. il fait mal et fait du bien en même temps. si il est porté de façon, je dirais raisonnable, c'est à dire à pas plus de 15 centimètres de réduction de la taille, alors il est un excellent maintient pour le dos. contrainte à se tenir droite, son heureuse propriétaire découvre des muscles dorsaux jusqu'alors avachis, et se pare d'un port de tête royal. moi j'ai atteins les 12 centimètres de réduction, mais mon corset se ferme entièrement, c'est pour cela que j'en ai commandé un, une taille en dessous, pour pouvoir le serrer encore un peu plus... tout est question de dosage.
j'aime cet objet car il représente le summum de la féminité et du mystère. je l'ai découvert dans le milieu gothique, en jetant un oeil à l'univers fétichiste qui l'avoisine. au départ il me semblait inaccessible, horriblement cher et très provoquant. mon serre taille en vynil est le premier vrai corset que j'ai eu. rigide, sévère et efficace, son étreinte me paniquait et m'encorcellait à la fois. un jour j'ai tenté de le serrer au maximum de ma capacité : j'en étais presque à le fermer complètement. mais cette journée fut un calvaire car j'avais bien trop chahuté et j'avais un peu trop mangé. résultat : une nausée irrepressible qui me força à retirer mon bien en plein métro.
car ce n'est pas un jouet. certaines femmes mettent des dixaines d'années pour réduire petit à petit leur taille et devenir de vrais icônes. certains corsets peuvent être dangereux si on les portent sans entrainement préalable. celle et ceux qui me lisent doivent comprendre qu'on ne parvient pas à obtenir la silouhette d'une égérie goth en enfilant et serrant jusqu'à plus pouvoir un corset !
il faut être très précautionneux et se souvenir de ces femmes qui, durant les festins royaux, mourraient la tête dans leurs assiettes et l'estomac explosé par un lacage par trop sévère. ou d'autres encore qui n'écoutant pas leur douleur se brisèrent plusieurs côtes en s'obstinant à suivre trop fort la discipline !
vous pourrez vous dire que je suis bizarre d'aimer un objet qui soit capable de tuer ou de blesser grièvement, mais je ne le suis pas du tout. ce n'est pas le corset, ni même son fabriquant que je met en cause dans ces tristes histoires, mais les personnes irresponsables qui se sont finalement fait ce mal toutes seules. moi je préfère prendre mon temps et garder forme humaine. mon but n'est donc pas d'atteindre les effrayants 38 centimètres de tour de taille de celle possédant la silouhette corsettée la plus fine du monde.
néanmoins avec du travail, du temps et de la maitrise, je parviens sans même le sentir à serrer mon corset à son maximum. j'aime cette sensation de victoire sur soi même, et j'aime la beautée de l'objet.
tout m'enchante dans le corset, ses multiples formes, bien que j'ai un penchant pour le serre taille, les multiples matières dans lequel il peut être taillé, et son effet sur le corps.
il représente aussi un monde qui me fait rêver : le monde de la nuit. j'imagine les caves où se réunissent toutes sortes de créatures fétichistes, le vynil se frottant au latex, les looks les plus extravagants s'exposant sans honte. les modèles de photos qui m'émerveille le plus portent toujours des corsets. j'aimerais parfois être une de ces demoiselles aux froufrous s'étalant sur du papier glacé, glissée dans mes trésors d'armatures d'acier.
à lui tout seul il incarne un peu mon monde intérieur. en lui je me sens vivante et mon corps serré devient tangible. c'est ma carapace contre cette société vilaine et méchante, c'est ma part de rêve éveillé.
bonheur de retrouver le laçage sévère, les côtes et la taille étreinte. le sentiments que chaques mouvements se doit d'être parfait, civilisé. pas de sauvagerie, je ne peux pas me permettre d'être brusque, ce qu'il m'arrive d'être pourtant.
lorsque je bois, je sens la fraicheur glisser jusque mon ventre, je sens le trajet de chaque chose, je me sens vivante. lorsque je mange, il prend garde de me discipliner, pour ne pas en faire trop, ne pas trop manger. j'aime lui obéir car c'est à moi seule que j'obéis. règles strictes que je ne peux détourner. c'est un plaisir de sentir toute la journée cette force qui m'empêche, cette force qui me rend plus forte.
et l'air de rien je serre, serre, serre les lacets qui courent sur mon dos, qui laissent des petits flots des passages sur la peau, toute rose, toute rossée par l'étreinte du satin et des baleines. lorsque je retire mon si précieux objets, plus précieux que les plus beaux diamants du monde, je me retrouve avec l'imprimé de mon amour pour la contrainte, je retrouve sur ma peau nue, un habillage de corset, décalqué par la journée.
je n'ai jamais excellé en endurance, sauf lorsqu'il me plait d'endurer.